Hello les Skinouters, c’est Fleur ! Aujourd’hui sur Parlons Bouton j’ai eu la chance d’échanger avec Maëlle du compte Instagram « Ma vie après la pilule ».

Ce podcast ça faisait longtemps qu’on voulait le faire avec Amélie parce que c’est un sujet dont beaucoup d’entre vous nous parlent quotidiennement, et c’est aussi un sujet qui a affecté nos vies cette dernière année. 

Il y a un an, Amélie et moi avons décidé d’arrêter la pilule, et depuis on a vécu tous les hauts et les bas qui viennent avec cette transition, dont les redoutables boutons rebonds qui ont débarqué de plein fouet peu après l’arrêt de la pilule. Si tu veux en savoir plus sur l’acné hormonale et l’arrêt de la pilule rends toi sur cet article.

Avec du recul, on sait aujourd’hui que tout ça peut se préparer et être suivi, afin de limiter les effets rebonds dont cette acné post pilule.

D’ailleurs, comme vous l’avez peut-être vu, nous avons lancé notre solution In & Out dont les bienfaits ont aussi été pensés pour celles qui veulent arrêter la pilule ou qui viennent de l’arrêter. Notre solution globale et naturelle inclut des soins pour la peau, des compléments alimentaires, et un coaching en alimentation et hygiène de vie.

Car c’est en adoptant une approche à 360° que cette transition peut se faire tout en douceur. On ne t’en dit pas plus et on laisse la parole à Maëlle, naturopathe et experte du sujet. C’est parti !


Hello Maëlle, j’espère que tu vas bien, avec l’équipe Skin & Out on est ravies de faire ce podcast aujourd’hui ! Cela fait très longtemps qu’on vous suit, toi et Florette sur Instagram et on est persuadées que tu as beaucoup de choses à nous dire qui intéressera notre communauté.

Avec grand plaisir, c’est vrai qu’on s’est contactées il y a quelques mois. Nous aussi votre page nous parle car comme nous, vous visez à libérer la parole et à parler de sujets dont on ne parle pas assez, de sujets tabous. Et c’est trop important !

Pour ceux qui ne connaissent pas Maëlle, elle a monté sa page Instagram « Ma vie après la pilule » avec Florette. Maëlle est naturopathe et ensemble elles parlent de la vie après la pilule. Elles ont aussi monté leur plateforme en ligne qui s’appelle le Cocon pour créer une communauté et soutenir les femmes qui veulent arrêter la pilule, être bien encadrées et bien accompagnées dans cette transition.

Exactement, ce qu’on a voulu créer avec Florette c’est un espace, une plateforme en ligne pour que les personnes qui veulent arrêter ou ont arrêté la pilule puissent trouver toutes les infos dont elles ont besoin, et que leur transition se passe au mieux.

On est vraiment là pour les accompagner avec tous les conseils qu’il faut et les aider à appréhender cette nouvelle vie avec un cycle au naturel.

Justement qu’est-ce qui vous a poussé à créer « ma vie après la pilule » ?

Nous sommes vraiment parties de notre expérience à nous, comme je pense beaucoup de personnes qui se lancent… Moi j’avais arrêté la pilule avant Florette, parce que j’avais envie de me reconnecter à mon cycle naturel, c’était vraiment ça l’objectif.

Et avec Florette on se connait depuis plusieurs années, on était ensemble au lycée et on s’est retrouvées sur les réseaux sociaux parce qu’on avait évolué un peu de la même façon, vers les mêmes valeurs. Je lui ai notamment partagé mon expérience de l’arrêt de la pilule, on en a beaucoup discuté.

Florette n’était pas prête quand je lui en ai parlé, elle a mis plus de temps à sauter le pas. En tout cas, toutes les deux on s’est vite rendues compte qu’on avait zéro interlocuteur par rapport à l’arrêt de la pilule !

Moi je suis allée voir une sage-femme qui m’avait presque découragée, en sortant j’avais l’impression que j’étais repartie pour des années de pilule, qu’il n’y avait pas d’autre solution…

Ce n’est qu’un exemple mais réellement c’était très compliqué, on était très seules. Nos proches ne sont pas non plus les meilleurs interlocuteurs car ils projettent leurs peurs sur nous, on était donc très perdues. 

Et c’est de ce constat qu’on s’est dit que ce n’est pas possible de nos jours, d’avoir un souhait qui est d’arrêter la pilule et qu’on se retrouve complètement sans solution face à ça. Il y a plein d’infos concernant l’arrêt de la pilule qui disent attention, tu vas avoir de l’acné, des pertes de cheveux etc…

Donc cela fait peur, et personne n’est là pour nous accompagner. C’est pour ça qu’on a voulu créer cette plateforme et cette communauté : pour qu’on ne soit plus seule, qu’on trouve toutes les réponses à nos questions, et surtout qu’on comprenne ce qu’il se passe dans son corps ! – parce que quand on comprend on n’a plus peur.

C’est un sujet qui nous parle particulièrement parce qu’Amélie et moi avons toutes les deux, comme toi et Florette, fait le choix d’arrêter la pilule il y a maintenant un an.

Et c’est vrai que, comme vous, on avait vraiment peur de prendre cette décision et de faire ce changement notamment pour notre acné. A la suite de l’arrêt de la pilule ça a été beaucoup de haut et de bas, même s’il y a énormément de côtés positifs, il y a aussi pas mal d’effet rebonds qui peuvent faire peur en amont. 

Note : notre complément alimentaire Clean In a aussi été pensé pour équilibrer le microbiote et désengorger le foie. On t’explique comment par ici.  Tu peux aussi découvrir notre cure de tisane Transition Paisible qui aide ton corps à bien vivre l’arrêt de la pilule grâce à ses plantes anti-inflammatoire et qui rééquilibre le foie.

Peux-tu nous parler de la plateforme Cocon que vous avez lancé récemment ?

On a vraiment voulu créer un espace cosy, un petit peu comme un café où tu aimes bien aller, où tu te sens bien, tu peux discuter de sujets qui te tiennent à cœur, vider ton sac, poser des questions. Et le cocon c’est vraiment pour nous cet espace qu’on a créé pour les membres de la communauté de « ma vie après ».

Ça n’appartient pas à Facebook ni Instagram, on voulait vraiment avoir quelque chose de privé, qui ne soit pas sur les plateformes habituelles pour qu’il y ait vraiment cette démarche de : c’est un endroit à part, un endroit où je suis en sécurité, où je peux me livrer et où je suis une inconnue.

On n’est pas là pour juger, pas là pour poser des visages. Donc c’est une plateforme en ligne qui ressemble à un réseau social classique et qui a pour objectif de permettre aux membres de la communauté « ma vie après » de discuter entre elles surtout.

Parce que Instagram c’est super, le site internet « ma vie après » aussi car on y donne plein d’informations, les filles peuvent discuter avec nous en messages privés, sur insta ou par mail …

C’est déjà génial de pouvoir y puiser la force et la motivation à l’arrêt de la pilule, de se sentir soutenues par nous, mais avoir un lien avec les autres personnes qui sont dans cette démarche c’est encore plus puissant, d’où la naissance du cocon.

C’est une super idée et c’est aussi ce qu’on cherche à créer avec Skin & Out, parce que le soutien d’une communauté c’est tellement puissant et fort : de savoir qu’on n’est pas seuls, de savoir que d’autres personnes traversent la même chose et peuvent te conseiller au quotidien, c’est top donc bravo à vous d’avoir créé le cocon ! Et du coup Maëlle, d’après toi pourquoi est-ce qu’on a peur d’arrêter la pilule ? 

Les mécanismes concernant la peur d’arrêter la pilule sont nombreux, et quelquefois nous-mêmes on ne comprend pas bien pourquoi on a peur de l’arrêter, c’est assez flou. Pour moi la principale peur c’est celle du retour de l’acné, c’est vraiment une des choses qu’on a toutes entendu quand on s’est posé la question d’arrêter la pilule. 

Et finalement c’est important de se demander si on sait vraiment ce que représente d’acné post pilule. Avoir peur c’est une chose mais souvent on a peur aussi de ce qu’on ne connaît pas. On nous a juste parlé de l’acné post pilule comme une fatalité, comme un truc qui va te tomber dessus forcément mais tu ne sais pas pourquoi…

Nous ce qu’on essaie de démontrer et ce dont on va parler ensemble c’est qu’on peut dédramatiser tout ça en le comprenant. Comprendre d’où ça vient et quels sont les mécanismes qui mènent à de l’acné post pilule.

Est-ce que tu peux nous parler de ce lien entre pilule et l’acné, entre la prise de pilule, l’arrêt de la pilule et l’acné ? 

Alors en premier lieu il est important de rappeler que certaines femmes ont de l’acné avec la pilule, certaines femmes ont pris la pilule pour limiter leur acné… Chaque corps réagit différemment et il faut toujours se dire qu’on n’est pas égales face à tout ça.

Quant à ce qui se passe à l’arrêt de la pilule et pourquoi on peut être amenées à avoir cet effet rebond et cette acné qui vient, il faut juste revenir au corps et se demander quel est l’impact de la prise de la pilule sur le corps. Avant tout, la pilule qu’est-ce que c’est ?

Des hormones de synthèse qu’on va consommer en quantité assez importante (20 à 50 fois supérieure à ce que notre corps produit naturellement en hormones sexuelles) et donc cela va complètement court-circuiter notre cycle physiologique. C’est d’ailleurs ce qui va permettre d’avoir cette efficacité contraceptive. 

Il faut donc prendre conscience que le fait d’ingérer ces hormones de synthèse à haute dose va nécessairement créer un déséquilibre au niveau hormonal.

La pilule est le premier perturbateur endocrinien auquel on est exposées quand on la prend et ce n’est pas un effet secondaire : la pilule EST un perturbateur car son fonctionnement dépend justement de sa capacité à perturber le système hormonal.

C’est quelque chose qui est énorme quand on y pense. Tout perturbateur endocrinien, toute chose qui va traverser notre organisme va être traitée par celui-ci, et notamment par le foie. Le foie est là pour traiter et neutraliser tout ce qui passe dans notre circulation sanguine et c’est le seul organe avec les reins qui est apte à filtrer le sang.

Le foie va en particulier s’occuper de la filtration des déchets qui sont dit liposolubles (donc solubles dans les corps gras) : tous les perturbateurs endocriniens, les substances qu’on suspecte d’en être -additifs, hormones de synthèse, médicaments…

Dans notre environnement, on est entourés de ce genre de substances donc le foie a beaucoup de travail, et la pilule en fait partie.

On peut se poser la question, surtout si cela fait plusieurs années qu’on prend la pilule, pourquoi je ne m’en suis pas rendu compte, pourquoi mon foie n’a pas eu de soucis ?

Il faut savoir que la pilule c’est aussi d’autres mécanismes : elle peut jouer sur le taux de testostérone en l’abaissant énormément par exemple, et c’est ce qui va souvent tendre à réduire l’acné quand on est sous pilule.

En fait, la pilule perturbe de façon globale l’organisme, et certes le foie a du travail mais il y a tellement d’autres facteurs qui vont affluer qu’on ne s’en rend pas forcément compte.

Cependant on peut se rendre compte que certaines femmes sous pilule ont mal à la tête, des tensions dans les seins … Tout ça n’est pas anodin et a un lien avec un foie qui va être un petit peu fatigué, et cela peut venir aussi après plusieurs années de prise, pas forcément dès le début.

Le lien de cause à effet n’est pas toujours facile à identifier sous pilule.

Je m’égare sur le sujet du foie, mais on ne peut pas parler de l’acné post pilule sans parler du foie ! L’arrêt de la pilule va impacter le travail du foie, et quand le foie est surchargé, quand il a trop de travail la porte de sortie de référence pour prendre le relai va être la peau ! 

Concernant la peau, il y a deux façons pour elle d’éliminer les déchets. Il va y avoir les glandes sudoripares, la transpiration : c’est pour ça qu’on peut aussi avoir une transpiration excessive ou plus odorante post pilule. La deuxième porte de sortie sont les glandes sébacées et donc l’acné, le fameux.

C’est pour cela que c’est important de prendre conscience que ça vient d’un mécanisme interne, d’une surcharge en interne. On peut alors comprendre comment agir dessus. Il est aussi très important de prendre conscience que l’effet secondaire externe, l’acné, la transpiration, les règles douloureuses, sont en fait des messages reflétant les déséquilibres qui sont en jeu.

Le corps pour les réguler nous parle avec ses mots à lui : les symptômes. 

Tu peux lire notre guide pilule et acné

Donc on a vu qu’il va falloir faire un travail sur le foie, est ce que tu penses à d’autres organes sur lesquels il va falloir travailler pour éviter d’avoir des effets rebond post pilule ?

Tout à fait. Il y a aussi le système digestif qui est très important. Le microbiote intestinal a notamment un rôle au niveau de la peau. Et en réalité je parlais du foie mais on ne peut dissocier le foie du système digestif. 

Il faut faire attention à ce que la flore intestinale soit bien riche, qu’elle puisse bien faire son travail de défense, et que la muqueuse intestinale ne soit pas altérée ni fragilisée. Si cette muqueuse est fragilisée (on peut vraiment schématiser ça comme une surface lisse qui deviendrait trouée), des molécules qui n’ont rien à y faire passent la barrière intestinale et se retrouvent dans la circulation sanguine.

Une fois dans la circulation sanguine elles sont traitées par le foie, et lui donnent du travail en plus, elles l’engorgent. On rentre dans un cercle vicieux et il va falloir casser ce cercle vicieux pour pouvoir rétablir un certain équilibre.

Donc il est important de vraiment prendre soin du microbiote intestinal (lire notre article à ce sujet juste ici), de la muqueuse intestinale et de la restaurer en profondeur. On ne peut pas espérer retrouver un équilibre de sa peau ou son cycle si on n’a pas fait un travail en profondeur de la cause de la cause, de la cause qui induit ces déséquilibres.

Le cercle vicieux dont tu parles c’est là où on entre dans ce qu’on appelle une inflammation chronique qui est souvent à la source d’une acné chronique. On a l’impression de faire plein d’efforts mais le moindre petit écart crée des boutons et c’est que l’inflammation est vraiment là en profondeur et qu’il faut faire un travail de fond de l’intérieur et de l’extérieur. 

Est-ce que la durée pendant laquelle tu as pris la pilule impacte la force du rebond post pilule ? 

Alors c’est une très bonne question, et sincèrement j’aimerais pouvoir répondre avec certitude, mais aujourd’hui on ne sait pas exactement quel est le lien entre la durée de la prise et la puissance de l’effet rebond.

Malheureusement il n’y a rien qui est codifié de ce type-là, on considère seulement qu’à partir de 6 mois de prise de la contraception hormonale il va y avoir un déséquilibre assez important qui peut amener un effet rebond. 

Cela dit, il est important de dire que tout le monde ne vit pas ce rebond post pilule ! Ça dépend vraiment des femmes. Par exemple, j’ai une amie proche qui a arrêté la pilule il y a 8 mois et qui n’a aucun effet secondaire.

Elle le vit très bien, elle me dit qu’elle n’a pour l’instant aucun symptôme que nous décrivons dans « ma vie après ». L’effet rebond n’est pas une fatalité.

J’aimerais ajouter qu’il y aussi énormément de points positifs à l’arrêt de la pilule. Un regain de vitalité assez incroyable, un réveil de sa libido. Il y a énormément de bienfaits et c’est pour ça d’ailleurs que beaucoup de femmes choisissent d’arrêter.

Tout à fait ! On a tendance à éplucher le mécanisme qui est relié aux effets secondaires négatifs parce que c’est ce qui fait peur, mais bien sûr on pourrait passer autant d’heures à parler de tous les effets positifs et de tout ce que ça apporte dans la vie d’une femme d’arrêter la contraception hormonale !

C’est vraiment une reconnexion pure à son essence de femme, on va vraiment se reconnecter à son cycle menstruel et aux fluctuations qui vont avec, qui sont un super pouvoir j’en suis persuadée !

Ça me fait rire que tu utilises le terme super pouvoir, je me souviens de sentir mon corps se réveiller petit à petit après l’arrêt de la pilule, et de prendre conscience de toute la magie qui se passe dans le corps féminin, dans le cycle féminin.

Alors, que conseilles-tu concrètement à quelqu’un qui souhaite arrêter la pilule mais qui a peur de voir son acné revenir ? 

J’aimerais d’abord évoquer un conseil qu’on entend de plus en plus qui est de sevrer.

Le sevrage, qu’est-ce que c’est ? C’est l’arrêt progressif, c’est le fait de réduire petit à petit la quantité d’hormones de synthèse qu’on va ingérer jusqu’à arrêter complètement.

En général, le plus pertinent va être de le faire sur 6 mois. Il y a plusieurs façons pour ça : soit on espace les prises de comprimés (1 jour sur 2 après 1 sur 3…) ou alors on peut couper le comprimé (¾ puis ½, ¼ …).

En faisant des paliers progressifs. L’idée est de sevrer le corps de quelque chose et faire en sorte que la pente soit « moins raide ». Cependant ce n’est pas non plus la solution ultime pour tout le monde, c’est vraiment du cas par cas.

En effet pour des personnes qui ont déjà arrêté la pilule et pour qui cela a été une expérience problématique au point où elles ont repris la pilule après coup, le sevrage peut être une méthode alternative pour arrêter de nouveau. C’est quelque chose que certaines femmes choisissent aujourd’hui.

Quand il s’agit de pilules fortement dosées en particulier (comme celles qui sont prescrites pour l’acné par exemple), même si on ne peut pas affirmer que le sevrage va être une solution pour éviter les effets secondaires cela peut rassurer la personne. 

Et psychologiquement, si on se sent mieux avec la façon dont on va l’arrêter, on va le vivre mieux. L’arrêt progressif peut être une béquille pour rassurer la personne et la laisser appréhender de façon sereine cette transition. 

Et d’ailleurs j’imagine qu’il faut se faire accompagner pour ce type d’arrêt non ? 

Oui exactement. Pour en revenir à la question que tu posais toute à l’heure : que conseiller pour aider l’arrêt de la pilule ? Que ça soit un arrêt net ou progressif, il va être super important de venir soutenir le corps dans cette transition.

On ne va pas le forcer à ce que les choses se passent bien parce que ce n’est pas en notre pouvoir mais on va pouvoir l’accompagner, le prendre par la main pendant cette transition en comprenant ses besoins. 

Et c’est là que toutes les informations qu’on donne sur « ma vie après » sont importantes : en comprenant les mécanismes on va mieux comprendre ses besoins, et donc être dans l’action.

Et alors qu’on a souvent relégué au corps médical tout ce qui concerne notre contraception notamment, on prend les choses en main et on prend véritablement confiance en nous en cherchant à comprendre comment fonctionne notre corps, notre cycle.

Juste une petite précision sur le sevrage on est d’accord que ça ne te protège pas dans les rapports sexuels ? 

Absolument. A partir du premier jour du sevrage il faut tout de suite considérer qu’on est plus protégée et donc opter pour une méthode de contraception barrière ou un DIU (un dispositif intra utérin en cuivre -en général on arrête la pilule pour arrêter les hormones donc les femmes ne mettent pas de DIU hormonal).

As-tu d’autres conseils concrets pour bien accompagner l’arrêt de la pilule et éviter de voir son acné réapparaître ?

Il faut travailler à différents niveaux : le but est de créer une synergie globale. On va viser à soutenir le corps en douceur et protéger et renforcer le système digestif et la muqueuse intestinale pour créer un équilibre à ce niveau-là. On favorisera alors le retour à l’équilibre hormonal.

On va d’abord chercher à limiter tout ce qui peut accentuer un déséquilibre : ce qui peut accentuer le travail du foie ou l’inflammation au niveau de la muqueuse. C’est bien sûr éviter tous les aliments très transformés, riches en graisses saturées, en sucres raffinés, l’alcool, les médicaments, les antibiotiques… Toutes les choses qui vont alourdir le travail de l’organisme. 

Quand on a fait ce premier travail – éviter de surcharger l’organisme -, on peut chercher à apporter des choses en particulier. L’alimentation reste le cœur du travail de ce qu’on peut faire, c’est vraiment la base de la base, ce qu’on met dans notre organisme tous les jours : est ce que je le surcharge, qu’est ce que je lui apporte, et est ce qu’il arrive à assimiler correctement. 

Il n’y a pas une seule façon de s’alimenter correctement, on est tous différents et on a tous une capacité digestive différente, il faut trouver l’équilibre qui nous correspond. Pour moi, l’équilibre va être dans la variété et avant tout dans la qualité des produits consommés.

Manger des produits frais, des légumes frais, locaux, de saison, et aussi pour tous les autres produits, viande et poisson par exemple, choisir le plus local possible et essayer de veiller à la qualité. Ce sont des choses auxquelles l’organisme va être sensible. 

Et c’est en prêtant attention à ces produits qu’on va en retirer les bénéfices. On a le choix de bien choisir ce qu’on va manger. Ce n’est pas forcément synonyme de consommer quelque chose de cher, la qualité ne sera pas forcément dans le prix, elle est avant tout dans les choses simples : aller chercher quelque chose qui ne va pas venir de loin et qui va être de saison, cela va réduire les coûts aussi.

Quelque chose à savoir aussi concernant le foie, c’est qu’il va particulièrement apprécier les légumes de couleur verte qui sont riches en chlorophylle. Cette molécule aide à la régénération cellulaire du foie donc à travers notre alimentation quotidienne il ne faut pas hésiter à rajouter tout ce qui est vert dans notre assiette.  

Faire une place de roi également à toute l’alimentation vivante c’est-à-dire les fruits et les légumes est hyper important car ils nous apportent les vitamines, les minéraux, les fibres qui vont favoriser un bon transit intestinal donc une élimination correcte des déchets par les selles notamment.

Il faut aussi faire attention à la cuisson de ces fruits et légumes, pour ne pas tout détruire à leur cuisson. Et si on a une capacité digestive qui nous le permet, on peut miser sur des parts de fruits et légumes crus, par exemple des jus qui sont de véritables shots de minéraux et vitamines. 

Ce qui est important également c’est la structure de l’assiette : il faut veiller à avoir tous les aliments dont notre corps a besoin pour lui fournir de l’énergie, des ressources. Il ne faut pas oublier de consommer des protéines par exemple et ce quel que soit votre régime alimentaire, on a souvent tendance à ne pas en avoir assez et cela peut aussi créer des déséquilibres.  Voilà concernant la part de l’alimentation dans l’accompagnement de l’arrêt de la pilule ! 

On peut aussi, et pour finir, travailler de façon plus ciblée sur le foie pour le soutenir (sans faire un drainage ou une détox parce qu’on ne veut pas accentuer sa charge de travail, au contraire). Il y a ainsi des plantes intéressantes notamment le chardon marie, le romarin, le desmodium, le chrysanthellum americanum… 

Le romarin par exemple est une plante dépurative douce, qui va aider le foie à travailler : on peut se faire une infusion par jour tous les matins. Le chardon marie, le desmodium et chrysanthellum sont des plantes qu’on peut aussi consommer sous la forme d’extrait fluide qui ressemble à un sirop.

C’est ce qu’on appelle les teintures mères ?

Non, les teintures mères sont des extractions alcooliques, et je conseille toujours de ne pas prendre des compléments à base d’alcool mais plutôt stabilisés dans de la glycérine.

On les prend dilués dans un verre d’eau, un peu comme un sirop sur des cures plus ou moins longues. En post pilule par exemple on peut faire une cure de 3 mois avec des pauses d’une semaine tous les 21 jours. 

Effectivement on avait fait avec Amélie une cure de sirop Nutergia – Ergypure à base de chardon marie, artichaut, de desmodium, de zinc & cuivre et ça nous avait fait toutes les deux énormément de bien post pilule.

Oui effectivement là les actifs qui sont dedans sont des actifs qui vont venir soutenir la fonction hépatique donc ça peut être intéressant ! 

Un des autres organes importants est le système digestif, et avant toute chose il faut se demander si notre muqueuse intestinale a besoin d’aide.

On a souvent tendance à penser aux probiotiques, « des bonnes bactéries » qu’on va ajouter au niveau de la flore pour la renforcer, mais avant de chercher à renforcer la flore en elle-même il faut se demander si la muqueuse n’est pas fragilisée. 

Concernant la muqueuse, l’alimentation ne va pas forcément suffire :  bien sûr il faut avoir une alimentation bien variée et tout le monde n’a pas besoin de prendre des compléments pour reconstruire sa muqueuse, pour certaines personnes cela peut être nécessaire.

Une complémentation efficace est par exemple à base d’arginine, un acide aminé qui est la nourriture préférée des cellules de notre muqueuse, les entérocytes. Il va donc aider à reconstruire la muqueuse ! 

L’argile blanche peut aussi être intéressante parce qu’elle a la propriété de capter les toxines et de les neutraliser, et elle va aussi avoir cet effet de pansement pour la muqueuse et venir la soulager, la renforcer, la réparer en profondeur. On peut faire des cures d’argile blanche en interne sur 2 à 3 semaines selon le besoin. 

Une fois qu’on a fait ce travail sur la muqueuse, on peut s’intéresser à la flore et éventuellement venir ajouter des bonnes bactéries. Pour ça on peut encore une fois adapter son alimentation en consommant tous les aliments fermentés, le pain au levain…

On peut veiller à apporter 3 à 4 fois par semaine des choses fermentées dans son alimentation. On peut aussi partir sur des probiotiques, mais il est important de se dire que ce n’est pas forcément la panacée, il faut toujours regarder s’il n’y a pas un travail à faire déjà avant pour que ça soit davantage pertinent. 

Selon toi ces effets post pilule mettent combien de temps à disparaître ?

Il n’y a pas de normes et cela va beaucoup dépendre de l’organisme de chacune. C’est d’abord le temps dont votre corps va avoir besoin pour éliminer les résidus d’hormones de synthèse. Il faut un certain temps et on peut compter entre deux à trois mois environ, on ne peut pas calculer ça de façon exacte.

Ensuite il va falloir compter le temps que la reconnexion entre cerveau et ovaires se fasse, et encore une fois cela dépend des femmes, de leur hygiène de vie, de ce qu’il se passe autour d’elles : cela peut durer entre 6 mois et 1 an – cela reste une fourchette, cela peut être plus comme beaucoup moins.

Il faut juste garder à l’esprit que ça ne va pas changer du jour au lendemain : il n’y aura pas zéro changement en 6 mois et tout se passe d’un coup au bout de 6 mois. Il y a des virages, parfois on a l’impression de repartir en arrière mais ne vous inquiétez pas vous êtes en fait toujours en train d’avancer.

Pour finir Maëlle est ce que tu aurais un petit mot pour la communauté Skin & Out notamment pour celles qui pensent à arrêter la pilule ?

Ce que j’aimerais vous dire c’est que si aujourd’hui vous vous questionnez ou que vous venez de passer le cap, croyez toujours en vos choix. Ce n’est pas facile, on se remet en question mais croyez toujours profondément en ce pourquoi vous avez sauté le pas.

Faites-vous confiance. La transition est super belle, vous allez vous redécouvrir en tant que femme et il n’y a rien de plus beau que d’apprendre à connaitre son corps, son cycle, c’est absolument magique. 

Prenez-en bien conscience, car le mental et les prédispositions psychologiques dans lesquelles on se met impacte énormément la transition.

Plus vous aurez confiance en vous, plus vous aurez confiance en votre corps et mieux ça va se passer ! Et en tout cas c’était super de discuter de tout ça avec toi Fleur parce que voilà, libérons la parole autours de toutes ces choses et n’ayons plus peur surtout !

Merci beaucoup Maëlle pour toutes ces informations ! N’hésitez pas à aller suivre le compte de @mavieaprès pour une bonne dose de conseils et de mots au quotidien, qui font du bien !